L’Ordonnance Bruxelles numérique

Notre revendication l’ « Humain d’abord »
sauvée par le gong de la Cour constitutionnelle

Une smart city très smart !

Cette ordonnance provient du cabinet ministériel de Bernard Clerfayt, ministre de la transition numérique. L’idée principale était (et l’est encore ?) de promouvoir une « smart city », une ville traversée de connexions informatiques où on peut gérer un maximum de démarches devant son ordinateur. Le train de la modernité est en marche ! À croire que le ministre estimerait que l’informatisation de notre société ne va pas au train où elle devrait aller ! Il faut lui donner un coup de pouce.


La résistance dès les prémices…

Rapidement, le texte de ce projet d’ordonnance est parvenu dans le monde associatif et, en particulier, dans les associations en contact avec les personnes « illectroniques », c’est à dire en difficulté avec les outils numériques. Outils que dans bien des cas elles ne possèdent pas.
À cette population s’ajoute celle de la masse des gens qui, bien qu’éduqués et équipés, rencontrent des difficultés, parfois sévères, en situation numérique.
Le tout représente tout de même près de 50% de la population bruxelloise !
Beaucoup de vieilles et vieux en font partie.

s’est installée dans la durée

Pendant plus de deux ans, la plateforme d’associations opposées au tout-numérique, promu insidieusement dans l’Ordonnance, s’est battue pied à pied pour défendre l’Humain d’abord.
À savoir la garantie pour les citoyens de pouvoir faire leurs démarches administratives en passant par l’humain : guichets, téléphone et courrier postal.

Des garanties flottantes

Cette garantie était d’abord accordée dans un article par l’Ordonnance mais reprise un peu plus loin par un article qui offrait la possibilité aux administrations de s’y soustraire, sous prétexte de « charge disproportionnée ».

Ce ballet de oui/mais – non/mais a duré tout un temps et a rythmé les nombreuses manifestations et rencontres au cabinet du ministre.

Recours à la Cour constitutionnelle

Notre persévérance a fini par aboutir à la reconnaissance du droit pour les citoyens de ne pas recourir obligatoirement au numérique. C’est ce qu’il ressort de la décision de la Cour constitutionnelle.

Comme on aime à le dire au Gang, l’espoir naît dans la lutte !
Deux ans de résistance à une Ordonnance qui promeut des rapports sociaux déshumanisés ont porté leurs fruits.
Les nombreux témoignages recueillis ont aussi contribué à faire prendre conscience des dangers dans une société où la qualité de vie dégringole à coups d’ordonnances et de lois passées sans contrôle démocratique.

Ne baissons jamais les bras !

Manu Dias

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