Extrait de l’article publié sur le site « Solidaire«
Source: Solidaire 11 Mars 2019 – (Tibor Van Cutsem)
» Le Gang des Vieux en Colère s’est fait connaître en avril 2018 lors de la remise d’une lettre ouverte à Charles Michel, où le Gang critiquait vivement le projet de réforme des pensions du ministre Bacquelaine. »
Michel -Huisman a 74 ans. Avant de prendre sa pension, il a vécu plusieurs vies : dessinateur, journaliste, dramaturge – entre autres choses. Les débuts du mouvement se sont déroulés à la table même de notre rencontre. Fin 2017, une douzaine d’amis de longue date mangent, boivent, s’amusent. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux avoue qu’il n’a que 600 euros par mois pour vivre. « Ça a jeté un vrai froid. On a ouvert une nouvelle bouteille et on a commencé à se poser des questions par rapport à cette situation qui nous paraissait complètement folle… » Cette situation et celle de milliers d’autres pensionnés ne cause pas de la tristesse mais de la révolte chez Michel : « J’ai vu l’Union des artistes qui vend à Noël des petits sabots en métal pour essayer d’apporter un petit plus aux pensions des vieux comédiens travailleurs du spectacle. On se fout de qui ? Dans quel pays vivons-nous ? »
De ces douze amis a émergé un mouvement qui compte aujourd’hui près de 11 000 membres en Belgique, dont un des premiers combats a été celui contre les plans du « sinistre Bacquelaine ». « Le projet de pension à points était d’un cynisme incroyable. Le gouvernement aurait eu le pouvoir de déclarer que la pension vaut autant de points, et ensuite d’en faire ce qu’ils veulent. Le gérer comme ils veulent, le geler quand ils veulent. » La mobilisation massive contre le projet, notamment de la part des syndicats, a fait reculer le gouvernement sur le projet, pour l’instant remis dans les tiroirs. Mais les Gangsters, comme ils s’appellent entre eux, sont aussi à l’offensive. Dans une lettre adressée à tous les partis, ils présentent leurs revendications, comme le retour de la pension à 65 ans, le rétablissement d’une Sécurité sociale forte et une pension minimum de 1 600 euros nets. Sinon… « Sinon, et ce serait dommage, des dizaines de Vieilles Gangstères et des dizaines de Vieux Gangsters en Colère s’imposeront dans vos réceptions de campagne et dans vos petites réunions politiques. Et ils s’exprimeront. Quelques centaines de nos membres seront le cauchemar des services d’ordre des partis politiques. »
« On se bat d’abord pour les générations futures »
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