Laure Adler mise à l’honneur par le GANG

Compte-rendu :

Lecture : Laure Adler, La voyageuse de nuit

Aux éditions « Grasset » – 2020
et Livre de Poche n°36273

« L’âge est un sentiment et non une réalité », remarque Laure Adler, 70 ans, essayiste, femme de télévision et de radio. Mais lorsqu’elle s’observe dans son miroir, elle ne se « reconnait » pas : son visage a vieilli. « On ne sait toujours pas à quel âge commence la vieillesse et on ne le saura probablement jamais », ajoute-t-elle. Elle décide de s’intéresser à ce sujet, alors qu’autour d’elle, on tente de l’en dissuader : la vieillesse ? « Personne ne veut en entendre parler ». Plus qu’une enquête, ce sera un « voyage » : elle part à la rencontre des vieilles et des vieux, des tristes et des réjouis, des gens sans histoire et des célébrités tel son ami Edgar Morin, elle relit Simone de Beauvoir ainsi que Proust, Montaigne, Marguerite Duras, …

En exergue, elle cite Lars Noren : « J’ai attendu impatiemment de devenir vieux. Parce que cela pouvait être un moyen d’échapper à ce que les gens attendent de vous ». En ce sens, si elle observe que « vieillir, c’est perdre des amis », elle ne culpabilise pas si elle ne va plus qu’aux enterrements de personnes très proches.

Comme le Gang, elle critique vivement la gestion des maisons de repos (tristement abrégées EHPAD, en France) ; elle évoque longuement la vie des résidents, souvent peu considérés. Plus largement, elle s’indigne de la société d’aujourd’hui qui malmène les plus anciens, dont l’expérience, qui serait devenue inutile, semble avoir perdu son influence.

En fait, c’est un ouvrage foisonnant, qui part dans tous les sens. Mais l’essentiel c’est que « pendant longtemps, dans mon existence, les personnes âgées, c’étaient les autres. Aujourd’hui je fais partie des autres. Je ne l’aurais jamais cru, pas même en rêve ».  Dès lors il faut, écrit-elle, « garder le goût du monde, trouver chaque jour le sel de la vie ». Aussi à la fin d’un entretien sur France Inter, elle s’exclame : « La révolte des vieux ne fait que commencer. Ce n’est qu’un début, nous continuerons le combat ! » Tiens, tiens …

Alain Michel
Sympathisant du Gang des Vieux en Colère

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