Ce jeudi 25 mai, flashmob paradis fiscaux et complices

Les multinationales et autres super-riches planquent leurs fortunes dans de multiples paradis fiscaux – dans plusieurs Etats européens, dans des îles variées dépendant de la couronne britannique, et ailleurs dans le monde.
Avec la complaisance des gouvernements qui ferment les yeux, quand ils n’encouragent pas eux-mêmes les procédures d’évasion fiscale.
Et avec la complicité de bureaux d’avocats fiscalistes et autres experts financiers qui ont pignon sur rue.

« Sur base des déclarations faites par les entreprises belges en 2021, ce sont 383 milliards d’euros qui ont quitté en 2020 les entreprises belges pour aller se loger dans des paradis fiscaux. Cela représente 84 % du PIB belge ! » (M. Gevers et C. Savestre, Le Soir, 13/05/2023)

C’est ce que dénoncent Attac-Bruxelles et le Gang des Vieux en Colère

Rejoignez la « flashmob », animation et chants par la fameuse chorale d’Attac,
habillés en marins ou en évadés fiscaux en croisière, avec badges et chasubles du Gang,
ce jeudi 25 mai 2023, au pied la Tour des Finances
rendez-vous à 11h40, 50 Boulevard du Jardin Botanique, à Bruxelles

Ces maudits requins

(Sur l’air des « Copains d’abord »)

Voilà qu’ils se parent des vertus
Et arborent tous les attributs
Des mécènes les plus méritants
Les plus méritants
Paribas creuse le grand trou noir
De nos finances, c’est l’laminoir
Ils ont confisqué notre bien
Ces maudits requins.
(…)
Notre projet est citoyen
Que Paribas l’entende bien
Que BNP ferme ses filiales
Oui, toutes ses filiales
Elles sont vingt-deux aux Caïmans
Notre enjeu peut être gagnant
La lumière fait peur, c’est certain
Aux maudits requins

Dénonçons les complices !

(communiqué de presse d’Attac)

L’Institut des Experts Comptables (IEC) n’affiche que mépris pour la plainte déontologique déposée contre un de ses membres épinglé dans l’affaire des Dubaï Papers. Contre le silence auquel ils se sentent réduits, les citoyens qui ont déposé cette plainte veulent faire entendre leur voix, en venant présenter devant la Tour des Finances des chansons composées pour l’occasion.  
De même qu’on ne lutte pas contre le fléau de la drogue sans s’attaquer aux narco-trafiquants, on ne peut combattre l’évasion fiscale sans s’en prendre aux « fisco-trafiquants » (experts-comptables, avocats fiscalistes, consultants fiscaux), ces professionnels du « shoping fiscal » qui jonglent avec les régulations nationales pour permettre à leurs riches clients d’échapper à l’impôt.
C’est au nom de cette logique, si rarement mise en lumière, qu’une centaine de citoyens belges ainsi que plusieurs centaines d’associations (dont Attac Bruxelles) avaient dès 2020 déposé des plaintes déontologiques contre deux avocats fiscalistes (Tiffany Afschrift et Arnaud Jansen) et un expert-comptable (Guy Ollieuz) tous trois cités dans le volet belge des Dubaï Papers pour avoir rabattu des clients (une soixantaine de grosses fortunes belges) vers les « solutions » du groupe Hélin du prince Henri de Croÿ (« le prince de la finance noire »), spécialiste des services offshore, sociétés écran et blanchiment d’argent.  
Pourtant l’IEC, récemment renommée Institute for Tax Advisors and Accountants (ITAA), a décidé que l’enquête déontologique envers Guy Ollieuz serait menée strictement « en interne », sans que les plaignants ne soient informés de ses menées ni de ses conclusions !
Les plaignants réfléchissent avec leurs avocats aux suites à donner à cette fin de non-recevoir.

Pendant ce temps la chorale « chants d’Attac » a composé des chansons aux paroles grinçantes qui dénoncent avec humour la sécession des plus riches qui refusent de participer à l’effort collectif et la complicité des organisateurs de l’évasion et de la fraude fiscales.
Une trentaine de choristes et d’acteurs viendront symboliquement les chanter sous les fenêtres du SPF Finance, Boulevard du Jardin Botanique, le 25 mai à midi.  

Ils veulent rappeler ainsi que l’évasion fiscale, qu’elle soit légale ou illégale, est devenue une véritable plaie pour nos finances publiques, mises à mal par les agissements de ceux qui refusent de contribuer équitablement à la solidarité nationale ; rappeler aussi que les gouvernements successifs se désintéressent de la question et ne prennent pas de mesures fortes pour empêcher et punir la grande fraude fiscale.
La Belgique reste l’un des pays qui offrent les plus grandes marges de manœuvres aux multinationales et aux grosses fortunes pour éviter de s’acquitter de leur juste part. 
Il est révoltant de constater que ce sont les plus démunis d’entre nous, les profs, les pensionnés, les malades, qui en paient le prix fort.
Nous assistons impuissants à la dégradation des services publics, à la baisse des pensions et à l’insuffisance de moyens alloués aux hôpitaux et à la justice. 

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