De quoi rire : « l’atteinte méchante »…
Sauf qu’il n’y a pas de quoi rire !
Le projet de nouveau Code pénal, voté en session plénière de la Chambre ce jeudi 22 février, inclut à l’article 548 une infraction d’« atteinte méchante à l’autorité de l’État ».
« L’atteinte méchante à l’autorité de l’État » consisterait « dans une intention méchante et en public, à porter atteinte à la force obligatoire de la loi ou des droits ou à l’autorité des institutions constitutionnelles et ce, en provoquant directement à la désobéissance à une loi causant une menace grave et réelle pour la sécurité nationale, la santé publique ou la moralité ».
Cette nouvelle qualification constitue un risque grave de criminalisation de la désobéissance civile et des appels à celle-ci.
Sa rédaction est tellement large que peut être visé tout appel à contester la loi, même de manière parfaitement pacifique !
Le Soir a publié le 15 février une carte blanche signée par plus de 500 représentants d’associations, du monde universitaire et judiciaire et de la société civile, dont plusieurs Vieux Gangsters (Voir ICI, l’article du Soir)
Antidémocratique, dangereux et inutile
Comme le dénoncent les signataires (voir ICI ) ce nouvel article est antidémocratique, dangereux et inutile :
- antidémocratique, car la désobéissance civile est un élément essentiel pour faire avancer la démocratie quand les autres voies sont bloquées ; c’est elle qui a permis la conquête de droits fondamentaux, de l’abolition de l’esclavage au droit de manifester et de s’organiser ;
- dangereux, car la définition de ce nouveau délit est tellement vague et générale qu’elle laisse la porte ouverte à l’arbitraire du parquet et des magistrats ; or on constate un empiétement de plus en plus inquiétant sur les droits civils et sociaux, dont témoignent notamment les positions prises par la justice dans plusieurs conflits sociaux récents – sans parler de la vague montante de l’extrême-droite en Europe ;
- inutile, car l’incitation à la haine ou à la violence sont déjà sanctionnées, et l’invention de ce nouveau délit ne peut qu’ouvrir sur des atteintes à la liberté d’expression elle-même.
Bref, cette « atteinte méchante à l’autorité de l’État » est surtout une atteinte méchante à la démocratie !
Le Gang pour la démocratie !
Parmi les membres du Gang, certains sont vieux assez pour avoir connu la guerre et l’occupation nazie ; certains ont eu des parents combattants de la Résistance, ou victimes de la barbarie ; toutes et tous ont été abreuvés dans leur jeunesse par le souvenir de ces souffrances et de ces crimes.
Voilà pourquoi le Gang combat les atteintes aux droits démocratiques et sociaux, et entend faire passer à la jeunesse la flamme de la liberté et de la démocratie.
Pierre M
Un Vieux Gangster nous écrit : I made a dream…
La nuit dernière, j’ai fait un rêve qui, je l’espère, ne sera pas prémonitoire.
Mais méfions-nous, ils sont capables de tout.
Nous, le Gang des Vieux en Colère, et la société civile dans son ensemble manifestions notre refus de ces projets de lois iniques qui nous enlèvent le droit de manifester, le droit d’exprimer notre volonté de liberté, notre ras-le-bol des règlements coercitifs, des lois répressives qui veulent faire de nous des citoyens obéissants et, surtout, qui la ferment !
Nous étions des milliers, face à des centaines de flics costumés en robocops.
Mais, curieusement, ils restaient loin de nous.
Près de nous, d’autres petits groupes de gens souriants offraient, qui des petites bouteilles de shampoing, qui des petits bracelets colorés, qui des petits drapeaux aux manches orangés.
Bref, c’était presque la fête.
Ce n’est que le lendemain que nous avons pris conscience de la supercherie vicieusement orchestrée contre nous.
Les manifestants qui s’étaient lavé les cheveux avec les shampoings, dont le petit bracelet avait été mouillé, dont la main mouillée avait pris le manche du petit drapeau, étaient tous marqués en orange pour une durée d’une semaine, reconnaissables et traçables par la police qui n’avait plus qu’à les cueillir.
La chasse à la désobéissance civile avait commencé.
Heureusement je me suis réveillé libre de vous écrire !
Gangstères, Gangsters, ne cessons pas de nous méfier des belles paroles de ces politiciens qui nous veulent du bien !
Montrons-leur que maintenant, c’est nous qui avons le sifflet pour la fin de la récréation !
Belle journée à vous,
Marc H.