Les grands-parents aux côtés des profs pour défendre l’école !

Ces 27 et 28 janvier, les profs seront de nouveau en lutte.
Contre les mesures de restriction voulues par le gouvernement MR-Engagés de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).
Contre l’enseignement à deux vitesses.
Contre les atteintes à la gratuité de l’enseignement.
Et pour la défense du métier de prof.

Quelle école voulons-nous ?

Pour nos petits-enfants, ceux de nos amis et de nos voisins, et tous les autres.

Le gouvernement renforce, par les mesures annoncées, un enseignement inégalitaire et élitiste, alors que nous voulons une école accessible, gratuite et proche.

Dans le « catalogue des horreurs » MR – Engagés, on trouve par exemple une « évaluation » des mesures de gratuité de fournitures scolaires, et éventuellement son « adaptation ».

Autre mesure démagogique « sortie du chapeau » du gouvernement FWB : une évaluation « externe » des enfants à la fin de la troisième primaire, avec réussite à 60% (comme pour le CEB, le CE1D et le CESS).
Que fera-t-on des gamins de 8 ans, 12 ans, 15 ans, 18 ans qui auront échoué ?
On les laisse sur le carreau ?
Bien sûr que oui, en l’absence de moyens supplémentaires pour les aider à réussir !

Le tout est présenté comme un « diagnostic d’orientation ».
En fait, une « orientation » vers des études qu’on n’a pas choisies, qui n’est qu’un processus de relégation auquel échapperont les mieux armés économiquement ou culturellement.
Et plus on commence tôt (à 8 ans !), plus on trouvera normal d’être ainsi évalué et relégué.
Sans compter l’objectif pervers libéral de mettre les écoles et les profs en concurrence les uns avec les autres.

Que voulons-nous ?
Une école élitiste ou une école pour tous ?
Une école où chaque enfant peut s’épanouir et acquérir un socle commun de connaissances ?
Une école qui prône la compétition à tout crin, ou une école qui forme des citoyens responsables et solidaires ?

L’enjeu de l’enseignement qualifiant

Les enseignants sont particulièrement opposés aux mesures du gouvernement qui s’en prennent à l’enseignement qualifiant.
La ministre Glatigny a annoncé la suppression de nombreuses classes de septième année, quand elles seraient insuffisamment fréquentées et qu’il existerait « à proximité » (!?) d’autres possibilités d’enseignement, notamment en promotion sociale.
Ce qui constitue une dénaturation aussi bien des finalités de l’enseignement qualifiant que de la promotion sociale.

La fameuse septième année permet aux jeunes de mieux se former ou se spécialiser dans un métier, et ainsi se préparer notamment à devenir indépendants, dans une activité qui leur convient.
Elle permet aussi de se préparer à l’enseignement supérieur, dans certaines matières bien précises.
Ainsi, la supprimer revient à réduire les opportunités des élèves, qui ne pourront plus qu‘accéder au marché du travail sans toutes les qualifications.
Avec, à la clef, la création de futurs chômeurs.

Contrairement aux promesses et aux engagements, 500 emplois d’enseignants à temps plein seront perdus.
La ministre promet de les replacer dans d’autres écoles, ce qui est pour le moins utopique.
Où et comment ?  Un flou artistique de plus.

La suppression des nominations

La nomination à vie des enseignants a été instaurée après la Seconde Guerre mondiale, afin de garantir leur indépendance académique.
En outre, le statut de fonctionnaire procure divers avantages, en termes de progression de carrière et pour le calcul des pensions.

Mais cette fameuse nomination peut se faire attendre de très nombreuses années, pendant lesquelles les jeunes profs vivent souvent des conditions professionnelles déplorables.
Ils sont ballottés d’une école à l’autre, situées sur plusieurs sites, avec des horaires incomplets.
Ils ne sont pas payés pendant les vacances scolaires d’été, et leurs allocations de maladie et d’accouchement sont réduites.

Conditions déplorables qui provoquent le découragement de nombreux jeunes profs et les détournent de la profession.
Situations inadmissibles contre lesquelles les enseignants se battent depuis des années.

C’est ici que le gouvernement MR-Engagés a eu l’idée lumineuse de mettre fin aux nominations statutaires, et de les remplacer par des contrats à durée indéterminée (CDI).
Comme si un CDI devait réellement assurer la stabilité d’emploi – demandez aux travailleurs d’Audi !
Et comme s’il n’était pas possible de remédier aux défauts du système par une autre voie que la régression sociale !

La réalité des restrictions budgétaires

La vraie vérité, c’est que l’objectif de la suppression du statut est budgétaire.
Elle vise notamment à priver les enseignants du bénéfice de la pension du secteur public, plus avantageuse que dans le privé.
La ministre Glatigny prétend vouloir compenser la différence par le bénéfice d’un « deuxième pilier de pensions », qui coûterait une blinde au profit des assurances privées – et n’est pas budgété.
Idéologie (néo-)libérale, quand tu nous tiens !

Mais ce n’est pas tout.
Le gouvernement a décidé de ne pas indexer les enveloppes de fonctionnement des écoles.
Le financement des bâtiments scolaires va diminuer.
Et la ministre a déjà annoncé son intention d’imposer de nouvelles charges à certaines catégories d’enseignants – plutôt que de procéder aux recrutements indispensables.

Manifestation à Bruxelles le lundi 27 janvier

Si le gouvernement ne revoit pas sa copie, les actions continueront comme dans les années 90, car on touche aux élèves et donc aux fondements de la société.
Grèves et manifestations seront récurrentes, comme la marée qui monte et descend immuablement.
Devons-nous êtres des grains de sable déplacés continuellement par des décisions politiques mal réfléchies ?
Ou prendrons-nous notre sort en mains, pour nous, nos enfants et nos petits-enfants ?

Rendez-vous du Gang :
lundi 27 janvier, 10h30 au bas de la Tour du Midi, Esplanade de l’Europe, Bxl.
Avec badges, chasubles et fleurs au chapeau !

Bernadette K, Jean-Jacques C, Pierre M

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