VIEUX, FLEXIBLES ET JOBBERS.

Ce n’est pas …

Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus voyager !
Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus se cultiver !
Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus pratiquer un sport !
Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus créer !
Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus rêver !

Mais c’est parce que l’on est vieille ou vieux que nos revenus réduisent souvent nos envies…

Et nos dirigeants, tout heureux de ne pas avoir à reconnaître l’indécence des basses pensions, en ont profité pour proclamer :
« Ce n’est pas parce que l’on est vieille ou vieux que l’on ne peut plus travailler ! »

Alors, à nos FLEXI-JOBS !

Depuis 2015 (hé oui, presqu’une décennie déjà !), le gouvernement Michel a lancé les FLEXI-JOBS.
Le but déclaré était de lutter contre le travail au noir, plus précisément dans le secteur de l’Horeca,
En 2018 et en 2023, le système a été élargi à d’autres secteurs : le commerce, la coiffure, l’industrie alimentaire, le transport, l’enseignement, …

Le flexi-jobber perçoit un salaire sur lequel il est exonéré de cotisations sociales et de retenues fiscales, et sur lequel l’employeur ne paie qu’une cotisation patronale de 28% : encore un cadeau au patronat, et un définancement de la sécurité sociale !

Sous couvert de mesures soi-disant sociales et favorables aux travailleurs, les flexi-jobs font partie de la panoplie de mesures néolibérales visant en fait à fragiliser la situation des travailleurs (jobs étudiants, « bénévoles », etc.).

Comment ça marche ?
Attention ! Les FLEXI-JOBS ne sont accessibles qu’à certaines conditions :

  • avoir au minimum 65 ans et être pensionné.e ;
  • OU être pensionné.e sans avoir atteint l’âge de 65 ans et avoir été inscrit.e au registre des pensions pendant les deux trimestres précédant l’emploi flexible ;
  • OU occuper un emploi à temps plein ou à 4/5ème.

Un FLEXI-JOB peut être conclu pour quelques heures de travail comme pour un temps plein, de façon régulière ou ponctuellement.
Il est, par essence, flexible.
Il y a cependant des conditions (compliquées) de limitation des revenus, sauf pour les pensionné.e.s de 65 ans et plus ayant 45 années de carrière, pour qui il n’y a pas de limitation de revenus.
Avec un FLEXI-JOB, vous disposez d’un contrat de travail régi par la règlementation relative au droit du travail.
(voir les détails sur les flexi-jobs à l’adresse https://emploi.belgique.be/fr/themes/contrats-de-travail/contrats-de-travail-particuliers/contrat-de-travail-flexi-job).

Le FLEXI-JOB, une bonne solution ?

La vision politique sous-jacente aux flexi-jobs cautionne évidemment le fait que bon nombre de pensionné.e.s sont contraint.e.s de continuer à travailler pour pouvoir vivre décemment.
Or, à l’âge de la retraite, les vieux et les vieilles devraient pouvoir ne plus travailler !

Enfin, n’oublions pas que les FLEXI-JOBS supplantent les emplois réguliers dans tous les secteurs où ils s’appliquent, au même titre que les jobs étudiants déjà bien utilisés par un très grand nombre d’entreprises.

Vinciane J.

En ville, un soir, un rat …

« Bonsoir Monsieur !

Je cherche quelques sous.
Je ne demande pas l’aumône mais un petit travail, un flexi-job.
J’ai plus de 65 ans, je peux donc travailler autant d’heures que vous le voudrez, et sans vous coûter cher de surcroit !
Je suis exempté de taxes, d’impôts et de cotisations sociales.

Je suis en quête d’un supplément à ma maigre pitance mensuelle.
Je n’ai jamais eu de fortune et je ne suis point fraudeur.
Je ne possède strictement rien.

Je suis un rat.

Je longe les murs de peur qu’un jeune me piétine parce qu’on prétend que je lui vole son emploi.
Je dors dans un couloir sous un escalier au rez-de-chaussée.
Je déteste ceux qui m’empêchent de manger ma croûte.
Je me glisse partout pour ne pas devoir ramper.

Je suis considéré comme un vieux qui profite trop longtemps et vole l’emploi des jeunes.
Je suis proscrit comme pestiféré et positif covid 19, 21, 24 … et ceux encore non découverts.
Je fais peur à ceux qui se régalent dans l’assiette d’un autre.

Je suis un rat sur ce bateau qui menace de sombrer.
Je suis un vieux rat qui veut un autre navire pour vivre simplement. »

Bob R.

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