Samedi 15 février 2020 (AVANT LE CORONAVIRUS!), France Inter, émission Foule Sentimentale de Caroline Gillet
Lou Colpé avait 14 ans quand elle a commencé à filmer ses grands-parents. Elle a filmé la vie à la maison, les sorties en voiture, les goûters après l’école, et la maladie d’Alzheimer qui s’est invitée dans le quotidien.
Lou Colpé a continué à filmer quand ses grands-parents ont finalement été envoyés en maison de repos où ils sont décédés. Ses petits bouts de films sont devenus un premier documentaire intitulé Le temps long.
Depuis, elle s’implique dans les milieux hospitaliers :
Par les portes ou par les fenêtres, j’avais envie de me retrouver dans ces milieux-là. J’avais pas envie d’être là seulement en tant que réalisatrice de documentaires. Et puis je me sens bien dans ces endroits, avec les personnes âgées ou en hôpital psychiatrique. Donc j’ai fait une spécialisation en art-thérapie. Ce que j’essaie de faire, c’est des ateliers individuels pour former des communautés de personnes qui aient du sens. Je veux pas faire un best of de Luis Mariano, ou un « pays-ville ». Moi je n’anime pas, je propose des activités à qui veut participer.
Simon Erkes se demande comment prendre en charge les personnes âgées pour qu’il reste du respect, de la curiosité, du dialogue et des échanges
Il imagine des maisons de retraite où on appliquerait la méthode Montessori, méthode qu’il connait bien car il a lui-même été éduqué selon ces principes.
On vit dans une société agiste et on associe trop souvent la vieillesse à la maladie. Quand on diagnostique une maladie d’Alzeimer, on se dit souvent qu’il n’y plus rien à faire et qu’il ne reste plus qu’à offrir des soins de confort. Mais non, nous, on pense que l’on peut encore proposer des perspectives de vie. Mais ça passe par une remise en question : il faut interroger le rôle d’une maison de repos. Qu’est-ce que c’est ? Un lieu de vie ? Un mouroir ?
Ecoutez l’émission complète ci-dessous