C’était le jeudi 10 mars dernier, le Cabaret du Gang des Vieux en Colère, était accueilli par Point-Culture Bruxelles (merci à eux).
Au pupitre, nos animateurs : Mirko et Jean-Louis.
Cabaret, fête de famille, fête des vieilles et des vieux mais aussi des jeunes commis d’office, à moitié réquisitionnés mais heureux d’être là.
Plus de 100 participants, sans compter les artistes, un rendez-vous ludique et revendicatif pour briser avec deux années de pandémie et de tentatives d’étouffement social et politique, pour célébrer dignement, dans l’allégresse, les retrouvailles entre vieilles Gangstères et vieux Gangsters.
Regard acerbe sur la condition de l’âge, fête de l’humour décalé, épanchement libre de l’ironie sans sarcasme et sans rancune. A ne pas confondre avec la colère qui nous soulève face aux injustices faites aux retraités indigents et aux victimes de l’âgisme.
Ce fut aussi l’occasion d’évoquer les méfaits du Gang depuis sa création il y a à peine trois ans, retracés par la projection de 5 courtes vidéos rythmant la soirée entre les interventions en direct qui se traduisaient en sketchs et en chansons, avec le concours généreux du vétéran et toujours pertinent Claude Semal, et des jeunes rappeurs Tim et Kusek.
Quelques moments forts, sans compter les explosions de rire et les applaudissements enthousiastes…
Première vidéo : la « Marche du Gang », notre programme politique n’obéit à aucune échéance électorale et n’est inféodé à aucun parti.
Henry Landroit, chroniqueur d’Entre les Lignes, ouvrait le bal des sketches avec un billet d’humeur énergique sur la relégation des vieux, brandissant sa canne : « Yes, I canne ! ».
Mirko et Jean-Louis, couple impayable de vieux complices, ont rappelé l’action GRAPA du Gang, notamment devant le cabinet du ministre Bacquelaine, resté fameux pour avoir transformé les facteurs en pourchasseurs de grapistes supposés délinquants !
Autre vidéo : « Les galettes de la colère » :il y a 2 ans, le Gang partageait la galette des Rois avec les résidents d’une maison de repos, occasion de dénoncer l’isolement et la maltraitance qui sévit dans trop de ces établissements. ( A revoir ICI )
Suivait une interview décalée de Guy Reyter, évoquant avec humour sa carrière professionnelle entre rêves et contraintes du réel.
Moment de poésie: « Frères humains qui après nous vivez » par Mirko et Jean-Louis.
Version gangstérienne du poème de Villon, où « La ballade des pendus » se transforme en celle des vieilles et des vieux de notre époque.
Puis une vidéo rappelant un grand moment fondateur du Gang, « L’enterrement de la Sécu » : place du Luxembourg, à l’heure de l’apéro des fonctionnaires et eurocrates de tous poils, le Gang formait le cortège funèbre de la sécurité sociale, mise au tombeau par la politique néolibérale à l’œuvre depuis plus de trente ans. (A revoir ICI )
Deuxième intervention de Henry Landroit : « La dérive des incontinents ».
Suivie par un sketch inénarrable de Jean-Louis Leclercq et son fils Renaud, mettant aux prises un résident de MR se plaignant d’être oublié par le personnel, avec Radomir, un employé de la dernière heure, tentant tant bien que mal d’accomplir des tâches pour lesquelles il n’est pas qualifié.
Interview d’Anne et Jean-Jacques, un jeune couple de vieux gangsters : JJ a travaillé 45 ans dans le bâtiment pour arriver à une pension de 1201€, tandis qu’elle évoque son parcours de dessinatrice, de contrats fragiles en stratégies de survie.
Interview de Manu et Freddy, qui mettent en regard avec humour leurs débuts dans la diffusion cinématographique avec leur militance au Gang. Références décalées : « La Grande Vadrouille » pour la dénonciation de la guerre et « Gendarmes et Gendarmettes » pour le combat féministe et les exactions policières.
Suivait une plaidoirie solennelle de l’accusateur public : endossant la toge du magistrat, Marc Haulot plaide avec emphase et indignation pour dénoncer la maltraitance des vieilles et des vieux dans les maisons de repos et dans la société.
Petit clin d’œil historique, la plaidoirie s’inspirait du discours de Lumumba pour l’indépendance du Congo en 1960.
Place au rap, avec Kusek et Tim.
En conclusion, retour vidéo sur les flash mob du Gang, menées en complicité avec le collectif Justice fiscale : « Action MacDo » et « chasse au trésor chez Delhaize » : occupations théâtrales des lieux par des militants déguisés pour dénoncer les multiples évitements à l’impôt et aux cotisations sociales opérés par les multinationales. ( A revoir ICI )
Pour clôturer la soirée, Claude Semal nous offrait une série de chansons de son répertoire d’hier et aujourd’hui. Formidable auteur-compositeur, Claude est une figure belge légendaire par son absence des médias, qui témoigne des craintes qu’il inspire toujours aux « puissants ».
Il a une fois de plus conquis, séduit, enthousiasmé notre public !
À la fin de la soirée, un appel aux dons pour financer le n°2 du journal Old-Up était généreusement accueilli par les participants.
Soirée enthousiaste et mémorable, qui prélude à nos mobilisations à venir !
Manu Dias
Avec un immense merci à Jean Frédéric, d’ENTRE LES LIGNES, pour ses magnifiques photos.