Viols en fin de vie : pour un MeToo en maison de retraite.

« Horreur à l’hôpital Notre-Dame de Charleroi : une vieille dame inconsciente violée par un autre patient. » (DHnet, 20-12-2022)
En Flandre aussi, à Lint, il y a peu, une vieille dame de 89 ans a été violée dans une MRS. Le coupable, un homme de 36 ans, a été retrouvé et condamné. Mais la vieille dame a demandé et obtenu l’euthanasie, préférant la mort à une survie cauchemardesque.
De son côté, le site français Mediapart, qui a enquêté sur les viols en maison de retraite pendant plusieurs mois, le révèle : « Violences sexuelles : en Ehpad les femmes vulnérables sont des proies. » (19/20-12-2022).

Des proies faciles, des institutions coupables

La plupart du temps, les auteurs de crimes sexuels choisissent leur proie parmi les personnes isolées et vulnérables, celles qui souffrent d’aphasie ou de maladie d’Alzheimer, que leur maladie met dans l’incapacité de se défendre.
Si la moitié des viols recensés en maisons de repos sur la dernière décennie a été commise par des membres du personnel, parmi les violeurs figurent aussi en nombre des résidents masculins.
Les viols relèvent souvent d’un faisceau de manquements graves des institutions : absence de vérifications à l’embauche ; manque de personnel, surtout la nuit ; contrôle insuffisant sur qui entre et sort.
La justice n’est le plus souvent pas alertée : les victimes sont tenues au silence par leur état de santé ; les institutions, par la volonté de ne pas provoquer d’esclandre ; les familles, par manque de preuves ou par pudeur.
La prise en charge des victimes est insuffisante. En France, Denise X s’est laissée mourir dans sa maison de repos après un viol. On n’a jamais retrouvé le coupable mais la famille a quand même réussi à faire condamner l’institution pour négligences après sept longues années de procédures.
Pour les victimes sans famille, il n’y a pratiquement aucun espoir de réparation.

Des mesures à prendre

Des mesures de sécurité sont indispensables : augmentation du nombre de personnels et leur passage régulier, particulièrement la nuit ; contrôles à l’entrée ; écartement des personnels et surveillance des patients faisant l’objet de plaintes ; surveillance de la circulation entre services, locaux  et couloirs,…
Que se lève un MeToo collectif et solidaire contre les viols et les atteintes à la dignité et à l’intégrité des personnes en institutions !
Que cesse d’être impunie l’appropriation du corps des femmes, même et jusqu’à leur fin de vie !

Lisez ICI l’article complet de Maya V. et Marie-France D.(en format PDF)

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