Tchi tchi fou tchi tchi fou…

C’est le doux chant des trains que le ministre et la SNCB veulent mettre sur rails en 2025 !

Les cartes du ministre

Pour répondre à la vague de mécontentement soulevée par l’augmentation à venir des tarifs seniors, jeunes et familles nombreuses, le ministre de la « mobilité empêchée », dit aussi ministre de l’immobilité, a sorti toutes les cartes de ses manches : carte-avantage pour une réduction de 40% (combien exactement ?), plafonnement (peut-être) des prix sur les longues distances…

Nos cartes à nous

Pour sa part, le Gang des Vieux en Colère propose aussi la création d’une carte-avantages : la « carte-avantages retards, annulations et avaries ». Elle donnerait droit, au bout de 10 pépins dans l’année, à un aller-retour gratuit pour Ostende, valable un mois, pour permettre aux jeunes citadins de profiter de l’hospitalité de la côte.

Et une autre « carte-avantages suppression de gares, fermeture des guichets / réduction drastique des horaires, fin de l’accompagnement des PMR », qui donnerait droit à une bouteille de champagne offerte à chaque nouveau voyageur.

Mais nous ne sommes pas des veaux !

Malheureusement, les efforts ministériels n’ont pas empêché les sceptiques de sortir leurs calculettes et les résultats montrent que les augmentations sont le lot de presque toutes les catégories d’usagers !
À bout d’arguments, le ministre de la « mobilité empêchée » a reconnu que de toute façon le dernier mot revenait à la direction de la SNCB !
Autrement dit, faisons confiance aux « gestionnaires » du service public.
Et les veaux de la chanson d’André Claveau, paroles de Marc Fontenoy, seront contents !

Le p’tit train

Non, ce n’est pas notre dernière sortie !

Ce vendredi 23 février à 16h,
Gare centrale à Bruxelles,
le Gang des Vieux en Colère,
les étudiants de la FEF et les jeunes CSC et FGTB,
et encore d’autres syndicalistes de la CSC et de la FGTB
seront ensemble pour revendiquer le droit à la mobilité pour toutes et tous !
Contre la suppression de la carte senior et de la carte famille nombreuse, pour des tarifs jeunes accessibles !

Manu D.

Remarque : alors que cet article était déjà publié, nous avons appris qu’André Claveau avait été banni des antennes pendant deux ans pour avoir notamment animé une émission sur la radio collabo Radio-Paris. Nous serons encore plus vigilants à l’avenir…

Mise au point : c’est pas vrai que c’est pas vrai !
C’est donc un vrai mauvais coup !

Tollé et tentative de séduction !

La suppression du tarif forfaitaire à 8,30 euros pour les seniors et celle de la carte famille nombreuse ont suscité un tollé de protestations.
Notamment celles du Gang, répercutées par plusieurs radios et journaux.
Du coup, le ministre Gilkinet s’est répandu au début de la semaine passée dans la presse, pour expliquer que c’est pas vrai, qu’on n’avait rien compris, que les nouveaux tarifs ne pénaliseraient personne, et surtout pas les seniors.

Florilège

Revue de presse de la RTBF du 13 février, intitulée « le retour de la rigueur et le « qui perd gagne » de la SNCB » :

Opération ‘séduction’ à la veille de la Saint-Valentin.
Ce matin, le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, est présent dans quasiment toute la presse francophone. Avec un message : « sa réforme a été mal comprise ».
Petit florilège :
« Personne ne paiera plus cher », annonce le ministre en Une de la Dernière Heure.
« Non, les aînés et les jeunes ne payeront pas plus cher », lance-t-il en première page de l’Avenir. Au contraire même, « les changements de tarifs seront très favorables aux aînés, aux jeunes… Et aux petits groupes ».

Mal-compris, le pôvre

Dans Le Soir : citation du journal :
« J’ai lu que le tarif senior serait supprimé et remplacé par une formule moins avantageuse pour certains trajets : ce n’est pas correct », appuie le ministre. « J’ai demandé à la SNCB de (…) maintenir au minimum l’avantage actuel : ce principe est acquis, mais les calculs sont toujours en cours. » (Le Soir, 13/02/2024)

Donc, c’est pas vrai, et il a été mal compris, le pôvre !

Mais tout le monde a pris sa calculette et sait compter !
Bruxelles-Ostende (calcul que nous envoie Cath. P) :
40,40 euros en tarif plein ;
-40% de réduction senior : coût = 24,24 euros
-40% de réduction « avantage » sur ce prix : coût = 14,54 euros
Au lieu de 8,30 euros actuellement.
Soit pas loin du double.
Sans compter qu’il faudra acheter la « carte avantage » – prix indéterminé !

Le ministre promet « de maintenir au minimum l’avantage actuel : ce principe est acquis ».
Les tarifs seront donc plafonnés au niveau actuel !
Magnifique ! Donc : 4,15 euros maximum par trajet, toutes destinations ? Formidable…
Sauf que, sauf que… lui-même le dit : il a « demandé » à la SNCB…
« Demandé » – mais quoi après ?
Et en plus : « mais les calculs sont toujours en cours ».
Ce « mais » fait toute la différence !
Donc rien n’est fait !

Et cette fameuse carte-avantage, elle sera comment ?
Numérique sans doute ?
Car la tendance est annoncée : l’été dernier, la SNCB a déjà commencé à offrir des super promos, accessibles exclusivement sur leur « appli » : pas de smartphone, pas de promo ! 
Ça aussi c’est NON !

Mal compris… oui par la SNCB !

Il y a les discours du ministre sur le principe soi-disant acquis – et il y a les mises au point de la SNCB.

Car patatras, dès le lendemain, Marc Huybrechts, responsable SNCB des relations avec les clients, met les choses au point (Le Soir, 14/02/2024) : citations :

• « la « carte-avantage » (procurera) une réduction supplémentaire (…) de l’ordre de 40 % (le pourcentage n’est pas fixé) » ;
• « le prix de la carte avantage n’est pas encore connu » ;
• « le montant de la réduction liée à cette carte n’est pas encore fixé non plus »;
• « pour les titulaires de cette carte qui, au final, verraient tout de même le prix du voyage augmenter par rapport à ce qu’ils payaient avec la carte senior, en particulier sur un (très) long trajet, un plafonnement sera étudié » ;
• « pour une minorité de seniors, ce plafonnement ne couvrira cependant pas toute la hausse ».

Donc rien n’est clair, rien n’est fixé, les promesses du ministre sont en l’air et c’est le Conseil d’Administration de la SNCB qui décidera en fin de compte, dans sa logique purement financière.

Et re-donc : c’est pas vrai que c’est pas vrai !

Bref, ce n’est pas le chef de gare qui est coc… !