Maintien des arrêts menacés de fermeture !
Accès aux quais et aux trains pour les moins valides !
Gratuité des parcours !
Suppression des arrêts
De nouvelles mesures atteignent la mobilité sur le rail depuis quelques années : la suppression des arrêts qualifiés de « moins fréquentés » par la SNCB.
Et qui l’eût cru ? Ce projet antisocial reprend vigueur avec le gouvernement actuel, grand pourfendeur des services publics.
La RTBF et Le Soir (21/02/2025) ont révélé que les négociateurs du gouvernement ont retenu dans leurs discussions une liste de points d’arrêt de la SNCB qui pourraient être fermés.
Ces suppressions feront suite aux disparitions de gares et de guichets au cours des dernières années :
- guichets fermés dans 44 gares en 2021 (une sur trois) ;
- diminution des heures d’ouverture l’an passé, même dans les grandes gares ;
- gares devenues des PANG ou « point d’arrêts non gardés » sans plus aucun chef de gare sur le site à l’embarquement des passagers, avec tous les dangers que cela induit.
Déjà en 2023, la SNCB avait préparé la suppression de dix-sept arrêts en Wallonie et trois en Flandre, dont Aubange, Beignée, Erquelines-Village, Pry, Stockem, Bambrugge, notamment.
Le ministre Crucke (Les Engagés), qui a en charge la mobilité, se tait dans toutes les langues, empêchant toute concertation locale.
Mais l’accord gouvernemental précise bien :
« Les arrêts seront adaptés aux évolutions de la demande effective et potentielle, (y compris) la possibilité de fermer d’anciens arrêts actuellement désertés par les usagers. »
« Désertés » ! On se demande bien pourquoi, Messieurs-Dames, vu les horaires, la ponctualité, le prix du ticket, et l’état des aménagements de la SNCB !
Le Soir révèle que le bénéfice attendu de ces fermetures « varie de 2.400 euros par an à 42.600 euros » par fermeture.
Des économies minables, à comparer aux atteintes aux besoins sociaux et vitaux des gens !
Et aussi à comparer à l’énorme gabegie des gares de prestiges.
Les 480 millions pour la gare de Mons sont une insulte à la galère quotidienne des voyageurs et des cheminots.
Un choix de société !
La stratégie de la SNCB et du gouvernement entraîne le détricotage du service public ferroviaire.
Au détriment des personnes âgées, des personnes moins valides, des navetteurs et des étudiants, c’est-à-dire de tous ceux et de toutes celles pour qui les transports en commun sont indispensables.
Les suppressions envisagées interviennent alors que le TEC et De Lijn (3247 arrêts en 2024) ont déjà rayé de leur carte des milliers d’arrêts.
Où pourra-t-on encore prendre un bus ou un train?
En choisissant de supprimer les maillages qui rendent les déplacements supportables en zone rurale ou péri-urbaine, le gouvernement encourage la voiture et ses conséquences catastrophiques sur le climat.
C’est un choix de société qui sacrifie les pauvres, les moins valides, les moins aptes à se déplacer par leurs propres moyens.
Moins de gares, moins de guichets, moins de PANG mais aussi des points d’arrêts inaccessibles aux personnes âgées, aux personnes en chaise roulante, aux parents avec poussette, aux cyclistes et à bien d’autres.
L’accès à la gare de Dinant, un exemple parmi tant d’autres…
Témoignage de Miriam
Miriam, une gangstère de l’Entre-Sambre-et-Meuse, nous a envoyé son témoignage.
Elle décrit la galère pour accéder à un train et obtenir des informations auprès de la SNCB.
« J’ai d’abord été à Dinant prendre quelques photos, nous explique Miriam, puis j’ai envoyé un message à la SNCB. » :
Objet : « accessibilité de la gare de Dinant pour les cyclistes et les personnes à mobilité réduite »
« Depuis le 2 décembre 2024, les voies 2 et 3 vers Namur/Bruxelles ne sont plus accessibles.
L’ancien passage à niveau a disparu et le nouveau se fait via une nouvelle passerelle.
Les ascenseurs sont encore en construction et ne seront opérationnels qu’en mars 2025 au plus tôt.
L’accès par l’arrière de la gare est toujours fermé.
Je ne trouve aucune information à ce sujet sur le site Web.
Comment les cyclistes et les personnes à mobilité réduite doivent-ils prendre le train vers Namur/Bruxelles ?
J’espère que le futur ascenseur sera suffisamment grand pour les cyclistes.
Je joins quelques photos.
Cordialement, Miriam, cycliste et utilisatrice du train ».
Ensuite Miriam commence un chat via WhatsApp.
« D’abord avec un ordinateur, je suppose.
Après quelques communications, il a transmis mes questions à un collège humain ».
Celui-ci lui répond :
« Il est vrai qu’il n’y a ni ascenseur ni escalator à Dinant, c’est une gare plutôt petite.
Nous fournissons une assistance aux personnes handicapées. »
Miriam insiste :
« Je viens à vélo et je souhaite prendre le train pour Bruxelles avec mon vélo… comment accéder aux quais 2 et 3 ?
C’est une station touristique et il y a plus de monde qui va à Dinant en train et en vélo ».
Réponse : « Je vais demander. Pourriez-vous nous en reparler plus tard dans la soirée ? »
Puis tombe la sentence :
« Malheureusement, je n’ai encore rien entendu.
Mais je crains que les remontées mécaniques ne soient opérationnelles qu’à partir du mois prochain »
Miriam a déposé une plainte auprès de la SNCB et a informé le CAWaB de l’inaccessibilité de la gare de Dinant https://cawab.be/
Elle a très bien fait !
D’innombrables témoignages décrivent un même scandale partout en Belgique.
Le train, qui devrait être spécialement accessible aux personnes qui en ont le plus besoin, devient un mode de transport plus cher, plus rare, plus aléatoire au profit de politiques de prestige que personne n’a demandée
Dernière minute !
Miriam nous fait part d’une petite victoire :
depuis sa plainte, le train s’arrête maintenant à un quai accessible sans devoir prendre la passerelle, en attendant la fin mars et l’ascenseur.
Comme quoi la résistance paie !
C’est tout l’esprit du Gang des Vieux en Colère…
Anne M
