Rediffusions du feuilleton de l’été à raison de un par jour.
Afin d’en faciliter la lecture, nous ne diffusons plus que notre réponse au Premier ministre.
Dixième épisode
« Abracadabra »
Cher Premier ministre,
Voyez-vous, cher Charles, votre bilan est réduit à sa portion congrue… 97€…160€… A peine un début de rattrapage pour nous, les enfants de Marx et de Coca-Cola !
Nous ne vous avons jamais interpellé sur votre bilan. Aussi désastreux soit-il en terme de décence, en fin de vie, pour les Vieux et pour les Vieilles les plus démunis.
Alors pourquoi faire semblant et étaler vos maigres chiffres qui ne valent pas plus que des centimes jetés dans la fontaine de Trévise. Si ce n’est qu’avec ces centimes-là, on peut toujours faire un vœu.
Et nous devrions applaudir alors que la Belgique applique un montant de retraite moyen bien inférieur à celui de nos voisins immédiats ?
Pourtant, vos conseillers osent parler de rattrapage. Pourquoi n’est-il jamais question, lors de vos discussions budgétaires, de la moindre «liaison au bien-être» pour les retraités ?
Pourquoi avez-vous laissé au placard la Loi de Léon Namèche qui justement liait le montant des retraites et aux salaires et au bien-être ?
Allons, cher Charles… un peu d’économie politique pour remettre votre ministre Bacquelaine sur les rails :
« Si la loi Namèche/Van Acker avait été appliquée correctement depuis 1977 et si on prend comme référence le 1er coefficient de 1,04 (+ 4%) qui a été appliqué sur les pensions en 1974, on peut calculer que son impact virtuel sur l’augmentation des pensions entre 1977 et 2018 aurait été de 4% x 41 années = 164%. Même si on divise ce montant par 2, donc en tenant compte d’un coefficient de 1,02 (+ 2%), on obtient une augmentation pour les pensions de 82% !
Ce petit calcul donne une idée du recul du niveau de vie à long terme des retraités par rapport aux travailleurs depuis 1977 » – (Cepag – 2018)
Et surtout, que vient faire ce bilan que nous ne vous avons jamais demandé, là où nous ne contestons que l’avenir que vous réservez à nos enfants ?
Noyer le poisson, c’est une technique éculée qui n’a comme effet que de nous éclairer sur votre refus d’un dialogue franc et constructif !
En résumé, nous devons commencer à nous poser les bonnes questions sur l’énorme braquage du 21ièm siècle.
Qu’avez-vous fait des 21,5 milliards d’euros qui étaient soigneusement entreposés dans le « Fond de Vieillissement » ?
Il y a 17 ans, le ministre Johan Vande Lanotte avait créé ce « Fonds de vieillissement » pour constituer des réserves qui auraient permis de financer, durant la période 2015 / 2030, le versement des pensions.
Ce trésor de guerre avait rapidement atteint les 21,5 milliards d’euros. Et puis, soudain, en 2016, « Abracadabra » !
Plus un centime dans la caisse. Magie. Disparu. Plus rien.
Les 21,5 milliards d‘Euros… Pofffff, volatilisés !
Un truc de fou ?
Eh bien non. C’est vous, monsieur le premier ministre qui avez décidé d’un coup de baguette magique de faire disparaitre ce « Fond » qui nous appartenait.
Alors que nul ne l’avait averti de votre naissance Raymond Aron avait pourtant prédit au siècle dernier : « L’homme ? Un magicien parfois, mais combien est mesquin son pouvoir, combien sont petites ses réalisations. » Parlait-il de vous, cher Charles ?
Ou alors, de qui parlait-il ?
Où sont passés les milliards, puisque pas un seul euro n’a été versé à un seul pensionné ?
Aucune explication.
« What a dump ! » Comme disait Bette Davis.
Des mauvais esprits iraient jusqu’à penser que ces milliards auraient été détournés… Mais ça, c’est penser à mal et ce n’est pas bien !
Soyez rassuré, cher Charles, jamais de telles pensées aussi irrespectueuses, ne nous passeraient par l’esprit. Nous sommes persuadés qu’un jour les Vieilles et les Vieux auront tous les apaisements et que ce « Fond de vieillissement », qui est une réserve capitale, refera surface.
Dans l’attente, veuillez accepter, Monsieur le Premier ministre, Cher Charles, l’assurance de notre plus exigeant respect.